Mai/Juin

Le 5 mai 1997, 13h22.
Ma Sandre brillante,
Un hommage à ton sens du devoir et aux résultats magnifiques que tu as obtenues.
Ton chat sur le fauteuil (ce n’est pas un souhait coquin !) de ta dernière carte me rappelle à l’instant que notre Nono, au château, vient de mettre au monde quatre minous.
Je suis en accord intégral avec tes suggestions : le dialogue avant tout, la chamaillerie au vestiaire et l’amour baignant notre prochaine quotidienneté.
J’espère avoir achevé la rédaction de mes deux études pour la fin de semaine, afin de finir la saisie au début de l’autre.
La flotte soulage nos agriculteurs et les législatives se répandent dans un ennui soporifique.
Tendres pensées.
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Le 6 mai 1997.
Ma douce Sandre,
Une reproduction d’une peinture bleutée de notre extravagant Dalí.
Nos retrouvailles approchent et j’espère que la flotte va s’éloigner.
Ma journée à Paris s’achève et je retourne dans ma cambrousse achever mes travaux universitaires. J’espère que ton nouveau stage ne sera pas une déception.
Tendres baisers.
PS : j’ai donné mon dossier pour le renouvellement de ma CNI, disponible le 16 mai. La Suisse devient possible.
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Le 13 mai 1997.
Ma Sandre,
Cette esquisse de Degas pour notre amour en construction. Nos trois jours prochains s’annoncent comme un nouveau délice.
Je rends tout, y compris le mémoire, vendredi.
A te serrer.
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Le 20 mai 1997.
Ma Sandre,
Cette esquisse de canasson en hommage à notre promenade-quête dans le bois du noyer. Une belle entente qui s’est confirmée tout au long de ces trois jours.
Très agréables soirées chez tes couples d’amis, et enivrante, bien que brève, plongée dans les hauteurs des monts du lyonnais. Merci ma bien-aimée de ce bonheur partagé.
A te retrouver.
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Le 24 mai 1997.
Ma Sandre,
Me voilà comblé : en deux livraisons je me retrouve avec des demoiselles charmantes des temps anciens.
Notre tension extatique de ce matin m’a une fois de plus ravi. Depuis la bn, haut lieu un peu frais, je songe à ton antre infiniment plus petite et accueillante.
Nos retrouvailles vont peut-être s’accompagner d’ins­tants inédits.
Je t’embrasse jusqu'à la fièvre.
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Le 2 juin 1997, 21h15.
Ma Sauvage,
Je trouve sur mon bureau ta grande carte de La Belle Dame sans Merci. Quelle attente de la réunion qui vient de s’achever !

J’espère que ces deux jours ensoleillés, malgré tes soucis, t’auront à peu près satisfaite. Paradoxe bien humain de désirer tant l’instant promis et de le bouder lorsqu’il arrive enfin. Ma Sandre, ne gâchons pas ces trop rares réunions.
Un regard sur l’émouvant film Le Vieux Fusil et une petite angoisse sur la fuite des si peu nombreux moments partagés.
De gros baisers dans l’attente du renforcement de notre union.
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Le 5 juin 1997.
Ma tendre adorée,
Sorti de la soutenance qui s’est très bien déroulée. Le professeur qui accompagnait Marc D. était enthousiasmé par mon sujet. Des petites remarques de méthode, mais très bonne réception. Je suis soulagé ma Sandre. Délibération le 9 juin et résultat le 10. Encore un peu de souffle à retenir pour connaître la mention attribuée.
Aérons-nous avec ce voilier, les bleus marins et montagneux.
De gros baisers ma Sandre.
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Le 11 juin 1997.
Ma Sandre à croquer,
Hé hé : j’espère que l’obèse colombienne que tu m’as envoyée ne préfigure pas ta ligne dans quelques années. Sinon, plus de massage.
Désolé pour cet intermède morose d’hier soir. La difficulté à pondre ma nouvelle m’agace et l’attente de mes résultats n’embellit pas mon humeur.
Tu m’écris de bien agréables choses sur tes cartes. Nous allons donc nous retrouver pour d’intenses moments de douceur complice.
Je t’embrasse. Tout mon amour.
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Le 16 juin 1997.
Point d’en-tête ma Sandre, mais tu m’auras reconnu !
Ces deux jours presque et demi demeurent en mémoire comme des modèles de douceurs et de bonne entente. Tes prunelles humides à notre grignotage du dimanche soir ont témoigné de l’intensité de tes sentiments, ma sauvage demoiselle.
Reçu ton couple de pierre et... une carte de Madeleine Chapsal écrite le 9 mai et envoyée de Saintes le 11 juin. Je lui expédie ce jour une lettre avec le n°1 d’Histoire locale.
Sa carte de l’Ile de Ré fait état du temps exécrable et de sa plantation de deux oliviers dans son nouveau terrain...
A t’entendre ma Sandre. Tendrement.
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Le 16 juin 1997.
Chère Madeleine,
Très heureux (et rassuré) d’avoir de vos nouvelles.
Passant devant une devanture de librairie il y a quelques semaines, j’ai découvert le titre d’un de vos derniers livres : Les amis sont toujours de passage. Eloge de l’amitié sans nul doute, mais le titre m’a inquiété sur le devenir de notre lien. Je n’osais me manifester de peur de vous déranger.
J’espère avoir le plaisir de vous revoir très bientôt.
[...] Une pensée pour le lieu enchanteur d’où vous m’avez écrit et que vous m’avez permis de découvrir. Espérons que les éléments s’apaisent.
A très bientôt, et toutes mes amitiés affectives. (Transmettez-les aussi aux G. si vous les croisez.)
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Le 18 juin 1997.
Ma douce,
Bonne nouvelle pour notre réunion cannoise : la poste peut acheminer Histoire locale au tarif presse avant même la décision de la commission paritaire. Reste à organiser le routage de la revue : gros travail de tri à faire faire.
Reçu deux cartes, ma Sandre, toujours aussi fémininement choisies.
Je vais studieusement indiquer tes dates de garde dans mon agenda.
J’espère que nous pourrons nous balader dans Cannes et les alentours.
A t’embrasser.
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Le 23 juin 97.
Ma Sandre,
Pas une forme olympienne en ce moment.
Les tâches se multiplient et j’espère mener à bien avant la date fatidique l’expédition d’Histoire locale n°2.
Beaucoup de travail juridique : constitution de sociétés, contentieux libraires, contrats divers...
Se surveiller pour être à la hauteur de ce qu’on prétend ou de ce à quoi on aspire.
La plume s’amollit et l’humeur s’assombrit. Désolé de ma muflerie de samedi soir.
A très bientôt.
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